Nous continuons notre route vers l’est. Déjà à Métis-sur-Mer, le ciel était devenu plus texturé. Les prévisions météorologiques sont positives pour les prochains jours. Au loin, on voit l’éclairci qui nous vient de l’ouest, comme s’il nous poursuivait. La ligne de nuages s’arrête d’un coup sec. Après, que du bleu. Tout indique que nous aurons un beau couché de soleil ce soir.
Le phare de Matane est le plus urbain des phares de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. La route 132, appelée route du Phare Ouest, passe à sa porte. 4 voies de large, quincaillerie, poissonnerie, restaurants, c’est tellement central que les autorités locales y ont installé le kiosque d’information touristique.
La tour du phare est construite de façon similaire à celles de Métis-sur-Mer et Cap Madeleine: cylindre en béton avec, à l’intérieur, un escalier en spirale, sans paliers, à même la structure.
Le contexte urbain m’a fait sortir de ma zone de confort. Ce fut un bon défi photographique d’intégrer les fils électriques, les lumières de rue, les poubelles, les panneaux. Chaque angle avait ses difficultés. J’ai commencé en essayant de simplifier, en éliminant le sol et les grosses poubelles dans le stationnement.
Ensuite, j’ai tenté l’approche silhouette.
Puis, le bateau installé près du phare a attiré mon attention. Peut-être qu’en prenant un angle bas, je pourrais cacher la base de phare et les panneaux de rue. Je me suis couché dans le gazon et j’ai travaillé mon cadrage à partir de là, devant la dizaine de passants qui étaient venus voir le coucher de soleil.
Puis finalement, je réalise qu’au lieu de me battre contre les éléments urbains, je pourrais tout simplement montrer le phare tel qu’il est : en pleine ville. Bonne idée, surtout qu’à cette heure la lumière est particulièrement belle.
Quelques jours plus tard, à la fin du voyage, nous sommes arrêtés de nouveau au phare qui était maintenant ouvert au public. La saison touristique était officiellement commencée. Une petite montée au sommet confirme la ressemblance avec Métis et Cap Madeleine. Joli!