Août 2013. Je suis en vacances dans le Bas-Saint-Laurent. Ça nous donne un bon prétexte pour visiter les phares du coin. Beaucoup plus faciles d’accès que ceux de juin dernier, ils sont néanmoins tous sur des îles.
Petite leçon de géographie québécoise : l’Île Verte est une île et l’Isle-Verte est le village en face de l’Île Verte. La municipalité située sur l’Île Verte se nomme Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Le phare de l’Île Verte est donc sur l’île Verte, à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
Pour s’y rendre, il y a le tout nouveau traversier Peter-Fraser. Mais nous on a été dans les derniers à prendre le vieux traversier La Richardière. Il y a quelque chose de très stimulant de prendre un bateau pour se rendre sur une île, habitée, mais isolée du reste du monde. En arrivant sur l’île, c’est le dépaysement assuré. Plusieurs sont venus en vélo. D’autres à pied. Les automobiles sont rares et les routes sont en terre battue.
Sachant que le phare est de l’autre côté de l’île, on marche d’un pas vif en montant la grande côte pour entreprendre le chemin du phare et ses valons. C’est à ce moment que Jean Cloutier, qui était venu nous chercher au quai sans pouvoir me repérer dans la foule, nous rattrape en voiture pour nous offrir un lift. C’est la première fois qu’on se rencontre, mais déjà je ressens la passion dans son discours.
On passe les deux prochaines heures à faire connaissance et à visiter de fond en comble le phare et ses bâtiments. Il possède une connaissance encyclopédique des lieux. On constate aussi l’innombrable quantité d’heures qu’il a passé à monter les expositions, restaurer des artefacts, construire les maquettes des lieux, écrire des textes historiques…
Ensuite, Jean nous laisse sa voiture pour qu’on puisse visiter le reste de l’île. Comme la plupart des autres dans cette région du Saint-Laurent, elle est toute en longueur. Un petit chemin de terre, le seul de la municipalité, la traverse d’est en ouest. Le paysage me rappelle les Îles-de-la-Madeleine : de petites maisons de couleur parsemées çà et là dans de grands champs verdoyants, la mer des deux côtés de la route en même temps, et des bourrasques de vent à écorner les bœufs même par un soleil radieux.
Jean ne m’a pas laissé que les clés de sa voiture. Pour la première fois de ma vie, j’ai entre les mains la clé du phare. Je peux prendre tout mon temps et explorer chaque recoin. L’espace d’une journée, le plus vieux phare du Saint-Laurent est à moi!
Constuit entre 1806 et 1809, le phare de l’île verte est le plus vieux du Saint-Laurent. Pour marquer les 200 ans du phare, des célébrations ont été organisées de 2006 à 2009. La tour du phare a été construite en pierre et ensuite recouverte de bois. 6 gardiens ont travaillé au phare, incluant 4 membres de la famille Lindsay de 1827 à 1964.
La soirée fut généreuse en belle lumière. Je vous laisse avec quelques photos.